Charles de Fréminville a cofondé Bloom at Work, qui permet aux organisations de mesurer, d’analyser et d’améliorer de bien-être au travail des équipes.  

Charles a démarré sa carrière dans un cabinet de conseil, tout en ayant des envies entrepreneuriales dans un coin de sa tête. C’est la combinaison d’un moment difficile dans son entreprise, d’une idée et d’une rencontre qui l’a poussé à franchir le pas.

Aujourd’hui, Charles mène une vie chargée, mais en accord avec ses valeurs et ses envies, ce qui l’épanouit dans cette aventure.

Bonne lecture ! 🙂

Bonjour Charles, peux-tu me raconter ton parcours ?

Je m’appelle Charles, j’ai 30 ans, je suis le cofondateur de Bloom at Work, une start up créée il y a un peu plus d’un an et qui est inspirée de deux histoires. Celle d’une entreprise et d’une histoire personnelle. Mon histoire personnelle, c’est qu’à l’origine j’étais ingénieur de formation puis j’ai commencé ma carrière professionnelle en faisant du conseil en stratégie. On travaille beaucoup dans ce domaine et pour vérifier qu’on travaille bien, notre employeur avait la bonne idée de nous envoyer toutes les deux semaines des sondages pour savoir comment avançait notre projet (est-ce que le client était content, est-ce qu’on avait fait des progrès sur ce qui nous paraissait essentiel, etc.) et il y avait une question sur l’équilibre vie pro/vie perso. Et même si j’avais des horaires très intenses, je répondais toujours plutôt bien à cette question-là, jusqu’au jour où je suis tombé sur une mission absolument horrible et cataclysmique et j’ai répondu que ça n’allait pas du tout. Mes collègues étaient dans le même cas et comme les résultats étaient partagés avec tous les membres de l’équipe, du plus junior au directeur associé senior, quand ce dernier a vu que toute l’équipe était en train de craquer et qu’à titre personnel, j’étais à deux doigts du burn out, on s’est tous réunis autour d’une table et on s’est demandé comment arriver à améliorer notre cadre de travail et à mieux s’organiser pour que nos clients soient contents et que nous ne craquions pas. Nous avons réussi à améliorer ce mode d’organisation – même si nous n’allions pas à la cueillette aux fraises à 14h ! – et on est arrivé à avoir un rythme à peu près décent. Je suis sorti de cette expérience avec deux convictions : 1 – que poser des questions aux collaborateurs de manière régulière permettait de dénouer des situations difficiles et 2 – que j’avais assez travaillé dans ce domaine, qu’il était temps pour moi que je m’en aille et que je monte ma boîte.

S’il n’y avait pas eu ce questionnaire, tu penses que tu n’en aurais pas parlé, que tu aurais continué comme ça ?

Je pense que je n’en aurais pas parlé, que j’aurais juste évoqué « oh c’est dur en ce moment » et que je ne l’aurais pas dit avec autant de clarté. Ce sondage a permis de passer le message de manière forte et factuelle, avec plusieurs collègues ensemble, ça donne beaucoup plus de poids. C’était très fort comme signal.

Ceci était donc ton déclencheur personnel, tu m’as parlé de l’histoire d’une entreprise aussi.  

Oui, c’est l’histoire de la start-up MyLittleParis. Lorsque ses effectifs sont passés de 50 à 100 collaborateurs en près d’un an, il était de plus en plus difficile pour les fondateurs de ressentir le niveau d’énergie des équipes au quotidien. L’idée a d’abord été de créer une solution digitale interne pour prendre le pouls des équipes. Face au franc succès au sein de MyLittleParis et suite aux échos très positifs reçus à l’extérieur, l’idée est venue de créer une entreprise à part. C’est comme ça, quand j’ai rencontré l’équipe de MyLittleParis, qu’on s’est dit qu’on allait monter Bloom at Work.

En quoi consiste votre activité ?

Notre mission est de mesurer, d’analyser et d’améliorer le bien-être des collaborateurs au travail. Sur la partie mesure, on envoie toutes les deux semaines des sondages de 7 questions sur le bien-être au travail des collaborateurs. Sur la partie analyse, on propose une plateforme qui permet de visualiser ces résultats en temps réel et de voir leur évolution. Et sur la partie amélioration, on fait tout un accompagnement des équipes pour les aider à transcrire ces données-là dans de vrais changements pour l’entreprise.

Aujourd’hui quel est ton rôle ?

Je suis leader de ce projet-là et je fais à la fois les ventes, le produit, les finances, la compta, je fais un peu tout en fait ! C’est assez marrant, je suis entrepreneur quoi ! C’est encore le début, donc c’est toujours comme ça.

Vous êtes combien dans l’équipe ?  

On est huit à travailler sur le projet, certains sont à temps plein, d’autres freelances, d’autres à mi-temps. J’aime bien cette organisation pop-corn !

Où se trouvent vos bureaux ?

On est incubé chez MyLittleParis donc on est hébergé dans leurs locaux et on a la chance de pouvoir profiter de leur écosystème, commercial, dans la création d’un univers de marque, dans notre storytelling aussi, c’est important pour nous. Nous n’avons cependant pas de lien capitalistique avec l’entreprise donc nous sommes tout à fait autonomes dans cet univers, avec à la fois une relation constructive et collaborative pour évoluer.

De façon pragmatique, tu as des horaires classiques ou tu gères ta vie comme tu le souhaites ?

J’ai des horaires intenses, je bosse beaucoup car j’aime bien cela. Je suis souvent le premier arrivé, le dernier parti et je bosse pas mal le weekend.

Tu prends des pauses pour toi si tu en as besoin, pour des rendez-vous personnels ?

Je prends des pauses pour aller chez le kiné, car j’ai des problèmes de genou assez importants donc j’y vais deux fois par semaine. Je cale ça à 8h le matin avant d’aller au bureau.

Tu calerais ces rendez-vous aux mêmes heures si tu étais salarié ?

Oui, je faisais la même chose avant. Ça fait gagner du temps à tout le monde, à l’employeur et à moi, et vu que maintenant je suis aussi l’employeur, j’estime toujours que c’est bien !

Je suis aussi assez impliqué dans la vie associative et il m’arrive de partir un peu plus tôt pour cela.

De quelles associations fais-tu partie ?

Les Restos du Cœur et La Mie de Pain, deux associations magnifiques qui sont destinées à l’aide aux personnes les plus démunies. J’ai parfois des réunions en soirées, donc par exemple je suis parti un peu plus tôt que d’habitude pour une réunion qui avait lieu à 20h la semaine dernière – et j’ai travaillé jusqu’à 2h du matin en rentrant après… !

En fait dans l’absolu, tu peux profiter d’une certaine flexibilité, mais dans les faits ce n’est pas le cas. Malgré cela, as-tu l’impression de prendre soin de toi ?

C’est une bonne question ! En fait, j’ai l’impression que je prends soin de moi grâce à ma copine car elle me force… Non disons qu’elle me donne envie de rentrer un peu plus tôt à la maison ! Elle n’était pas là la semaine dernière et j’ai dû terminer à minuit, minuit et demi, voire deux heures du matin. D’habitude je bosse sans trop compter et grâce à elle, j’arrive à m’arrêter un peu plus tôt. Si elle nous lit, je la remercie pour tout ! Sinon j’essaie de bien manger, on a un petit supermarché bio à côté du bureau où je vais m’acheter à déjeuner, c’est important, surtout quand on parle du bien-être au travail. Je prends soin de moi aussi dans la mesure où, mine de rien, notre métier est de vendre du bien-être au travail. C’est un super projet, notre vocation est de donner de l’énergie aux équipes et pour impulser ces changements-là, il faut qu’on soit bien. Parfois je me force donc à mettre un peu le holà pour profiter, être heureux et je vais au cinéma une fois par semaine par exemple. J’essaie de me poser un petit peu et je me force à mettre le frein à main parce que je trouve que c’est un peu une facilité de bosser beaucoup.

Quand tu vois la situation de certains employés parfois dans les questionnaires, est-ce que tu fais des parallèles avec toi ?

J’ai quand même une chance, c’est que toutes mes contraintes sont souvent des autocontraintes, c’est à dire que c’est moi qui me les fixe, donc c’est chouette. Je ne me suis jamais dit que je me reconnaissais dans les résultats de tel ou tel salarié car nous avons des résultats anonymes, les résultats sont regroupés par équipe, donc je ne vois que les résultats agrégés. Mais effectivement quand on a conçu les questions notamment, je me suis souvent reconnu dans tel ou tel schéma de pensée car de la même façon que l’on est acteur de son bien-être au travail – et c’est une de nos grandes convictions chez Bloom at Work -, on est aussi parfois acteur de son malheur au travail donc c’est important de travailler là-dessus.

Tu réponds toi-même à tes questionnaires ?

Oui, en général je suis toujours content d’ailleurs car je m’éclate dans mon projet ! Mes équipes le remplissent aussi bien sûr et je veille à leur bien-être pour être sûr qu’ils aillent bien aussi.

Est-ce que cela t’avait déjà traversé l’esprit de monter une entreprise ?

C’était clairement ce que je voulais faire. J’ai effectivement commencé à faire la carrière sérieuse de costume-cravate, mais l’entrepreneuriat m’a toujours tenté et je suis ravi d’avoir vécu cette expérience. Je m’y étais un peu préparé psychologiquement, d’ailleurs j’ai mis un an à vraiment franchir le pas parce que j’ai eu du mal à trouver la bonne idée, mais je savais que je voulais monter une entreprise.

C’est l’idée qui t’a fait quitter ton ancien job alors ?

Oui, l’idée, la rencontre, le kairos, le moment opportun. Je me suis dit « banco, il faut y aller ! ».

Est-ce que tu as eu des moments de doute ou de stress quand tu t’es lancé ?

J’aime bien l’image du grand huit, le matin tu te réjouis car tu as signé un gros client, pensant que ta start-up va devenir une licorne*, et le soir tu as un problème technique et tu redescends tout en bas.

C’est un peu compliqué à orchestrer donc je pense qu’il faut avoir une forme de résilience émotionnelle qui est assez importante.

On célèbre assez bien les succès chez Bloom, notamment quand il y a un nouveau client par exemple donc ça nous aide à être plus résilients et résistants aux coups de mou qui arrivent inéluctablement.

*Une licorne est une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars.

Et au début, quand tu t’es lancé, qu’est-ce qui t’a fait tenir personnellement ?

Si on est très honnête avec soi-même, je pense qu’il y a une partie d’orgueil, ainsi qu’une partie d’empathie avec les gens avec lesquels tu travailles parce que je n’ai pas envie de dire à mes collaborateurs que j’ai un coup de mou ! Il y a aussi le soutien qu’on reçoit, je pense à mes parents qui m’aident pas mal, même s’ils ne comprennent pas trop ce que je fais ! Ils me posent des questions alors je me dis quand même qu’ils s’intéressent et c’est positif. Ce qui est assez sympa aussi, c’est qu’au stade où on est assez lancé, on se dit qu’on a vraiment créé de la valeur. Quand cela intervient, c’est assez agréable. Quand on a des premiers clients, du vrai feedback positif, c’est super riche. On se dit « j’ai fait quelque chose de mes dix doigts » et c’est cool !

Est-ce que tu pourrais envisager aujourd’hui de retourner dans une autre entreprise ou c’est clair pour toi que tu es dans ta voie ?

J’ai la chance d’avoir travaillé dans une entreprise assez hiérarchique avant d’être entrepreneur, sans que cela ne me dégoûte totalement, et donc je m’imagine très bien retourner dans une entreprise, je ne suis pas récalcitrant à l’ordre ou la hiérarchie. Je m’imagine bien continuer Bloom le temps que ça durera et partir après soit dans un grand groupe soit dans une petite boîte. Je trouve qu’aujourd’hui les entreprises ont parfois de belles choses à offrir et c’est quand même chouette d’avoir l’assurance d’un salaire, la garantie que tu pourras payer tes factures, etc. Je pense surtout qu’il ne faut pas être binaire, je suis sûr que je pourrais avoir des postes assez géniaux dans des startups ou dans des grandes boîtes. Si c’est quelque chose qui correspond à mes aspirations, c’est l’essentiel.

J’aime bien le framework SPA pour trouver la meilleure activité professionnelle : pour t’apporter à la fois du sens, du plaisir, et dans lequel tu puisses exprimer tes atouts.

Je trouve que ce framework est assez complet et agnostique du type d’entreprise dans lequel tu travailles. Tu peux être dans un environnement difficile dans une grande boîte comme dans une startup où les gens sont en baskets. Les professions austères n’ont pas le monopole de la pression !

Qu’est-ce que tu préfères dans l’entrepreneuriat aujourd’hui ?

La flexibilité. Je n’en profite certes pas tant que ça, mais rien que le fait de pouvoir déjeuner avec des amis de temps en temps, c’est génial.

La diversité des tâches aussi est très intéressante. Ça fait un peu tarte à la crème de dire qu’il n’y aucune journée qui se ressemble mais c’est assez vrai. C’est toujours très intéressant.

Qu’est-ce que tu tires comme leçons principales depuis cette année d’entrepreneuriat ?

Quand j’ai franchi le cap, je me suis demandé dans quoi je m’embarquais, mais en fait ce qui est difficile c’est de se lancer, ce n’est pas de maintenir le rythme.

Quand tu sautes en parachute, le plus important c’est de sortir de l’avion, une fois que tu es lancé, tu es lancé, et tu n’as plus qu’à être dans le moment. Ça, c’est assez marrant. Un des trucs super aussi, c’est que tu ne sais jamais vraiment comment le projet va tourner. Mine de rien, on a eu un projet avec un développement assez linéaire et assez standard, mais on commence à avoir de nouvelles idées vraiment intéressantes, j’aime beaucoup ce qu’on continue à développer.

Ce que je trouve aussi très agréable, c’est de voir son réseau se créer et se développer, en particulier dans mon cas où je rencontre beaucoup de RH, de gens autour du bien-être, avec lesquels je créé des relations fortes et vraies : c’est très enrichissant et intéressant.

A l’époque où tu es sorti d’école, ça t’aurait parlé le bien-être au travail ?  

Pas trop, je n’aurais pas été à l’aise avec le contenu, je me serais posé des questions sur ce secteur. Ça m’aurait fait plutôt marrer je pense. J’ai fait trois écoles en fait : Centrale, puis un Master à Columbia et Sciences Po. Après Centrale, j’étais dans une logique très corporate, donc je n’aurais peut-être pas compris ce que je fais maintenant, mais Sciences Po m’a un peu ouvert les yeux et je pense qu’effectivement après cette école, j’aurais été très heureux pour moi, alors qu’après Centrale, j’aurais trouvé ça bizarre.

Quand tu racontes à tes amis de Centrale de ce que tu fais par exemple, ils en pensent quoi ? Notamment car le secteur du bien-être est encore aujourd’hui beaucoup composé de femmes.

Je pense que la plupart de mes copains de promo se doutaient que j’allais monter une boîte, savaient que j’avais un côté un peu social, même un peu bisounours. Je pense qu’en effet il y a beaucoup de femmes dans le milieu du bien-être au travail et le fait d’être un homme et d’avoir fait du conseil avant me « débisounoursise » et c’est assez positif.

Aujourd’hui, ce n’est plus juste une mode le bien-être au travail, ce n’est plus juste quelques articles un peu fun sur le poste de Chief Happiness Officer, c’est une tendance de fond. C’est l’évolution d’un processus plus long. J’aime bien faire remonter l’origine du bien-être au travail à Taylor. Il a juste réorganisé la production pour faire du win-win entre l’entreprise et le collaborateur. En fait il écrit dans La Direction scientifique des entreprises qu’il observait des ouvriers porter des gueuses de fonte très lourdes et plutôt qu’ils s’essoufflent à faire des aller-retours en continu et qu’ils soient HS dès les 20 premières minutes, il leur a proposé de rythmer leurs pauses. En rythmant leurs pauses et en réduisant de manière artificielle leur temps de travail effectif, il les fait gagner en productivité car ils n’étaient jamais totalement crevés. Pour moi l’origine du bien-être au travail arrive ici, quand on trouve un bien-être pour le collaborateurs (des pauses intelligentes) qui apportent à l’entreprise (les gains de productivité). C’est ensuite qu’on s’est posé la question de la santé au travail, puis de la qualité de vie au travail, puis du bien-être au travail, ensuite de l’inspiration au travail.

En fait je pense qu’aujourd’hui les gens comprennent que ce n’est pas juste mettre un palmier ou babyfoot dans des bureaux, c’est une logique plus globale qui vise à rendre le collaborateur bien et quand il est bien, il sera juste plus productif. Donc c’est du gagnant-gagnant. Ça obéit à un rationnel économique très fort qui est corroboré par plus de 200 études scientifiques sérieuses et robustes.

On n’est pas sur une mode mais sur un effet de fond massif et sain.

On pourrait dire que c’est du capitalisme rampant à visage humain mais je pense que ça apporte vraiment du mieux aller et c’est positif. C’est un univers dans lequel il y a plein de choses à faire.

Mes copains comprennent que j’essaie d’être un acteur de cet univers-là et qu’eux–mêmes pourront en bénéficier à terme car on travaille avec des entreprises dans lesquelles sont mes amis donc c’est assez marrant.

Dans le futur du travail, j’espère que le rapport employeur-employé sera plus équilibré. On voit grandir cela avec des sites comme Glassdoor* par exemple. Demain, si je veux rentrer dans une boîte, je regarderai quelle est la note de bien-être. Dans une étude du BCG/Ipsos de 2016*, dans les critères cités comme très importants par les jeunes diplômés dans leur job, la notion du bien-être revient à 84% et celle du salaire à 48%. Pour moi, cela veut dire que tu ne peux pas recruter si tu ne peux pas garantir le bien-être de tes collaborateurs. Cela va forcer les entreprises à bouger et je trouve que c’est un vrai outil de démocratie et d’émancipation sociale.

*Glassdoor est un site qui propose de trouver un emploi qui correspond à son style de vie. Nous pouvons aussi citer MonkeyTie qui prend en compte la personnalité et Welcome to the Jungle qui met en avant les lieux de travail et les équipes.

*Si vous souhaitez lire l’étude d’Ipsos, de la CGE et du BCG plus en détails : https://www.ipsos.com/fr-fr/quest-ce-que-les-jeunes-des-grandes-ecoles-attendent-de-leur-emploi

Quelle est ta définition du bien-être et du bien-être au travail ?

On a développé une méthodologie pour définir le bien-être au travail. On a travaillé avec différents auteurs scientifiques et un cabinet de conseil spécialisé dans les RH pour déterminer ce qu’on appelle les dix piliers du bien-être au travail. Ils fonctionnent un peu comme une pyramide de Maslow* avec des choses de base et puis des choses plus aspirationnelles. Dans les choses de base, il y a l’espace de travail et la charge de travail, puis des choses plus sociales comme l’esprit d’équipe, le feedback et la relation avec le manager, ensuite des notions de formation et de développement et puis tout en haut, il y a des choses comme la créativité, le sens, la fierté d’appartenance. Pour moi, pour parler du bien-être au travail, j’aime bien la notion de « flow »* de Mihaly Csikszentmilayi, c’est à dire que tu es pris dans ton boulot, tu as des challenges assez durs mais à la hauteur de tes capacités et tu es complètement absorbé par ce que tu fais. Je trouve que c’est une bonne caractéristique du bien-être au travail. Je pense que c’est aussi de manière globale  bien aimer ce qu’on fait, je pense que c’est très fort de le verbaliser, de dire « j’aime bien mon boulot » et ensuite concrètement, ça se traduit par le vécu régulier de moments de flow. Des moments où tu ne t’es pas rendu compte que l’heure avait tourné parce que tu étais bien dans ce que tu faisais.

*Pour rappel, la pyramide de Maslow hiérarchise dans l’ordre suivant 5 types de besoins : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d’appartenance, le besoin d’estime et le besoin d’auto-expression ou d’auto-réalisation. Selon Maslow, ces besoins sont hiérarchisés, cela signifie qu’un besoin de niveau inférieur doit normalement être comblé avant que celui du niveau supérieur prenne de l’importance. Source : https://www.definitions-marketing.com/definition/pyramide-de-maslow/

*Pour en savoir plus sur Le « Flow » ou « Expérience optimale » au travail : http://fabriquespinoza.fr/notes-syntheses/flow-experience-optimale-au-travail/

Pour conclure, quels conseils donnerais-tu à un jeune entrepreneur ?

Je suis moi-même un jeune entrepreneur !

Je pense à une technique toute bête qui est le journaling positif, que je conseillerais à n’importe qui d’ailleurs, pas forcément uniquement à des entrepreneurs. Car une façon de célébrer les succès, c’est aussi de les formaliser et de les écrire et donc à la fin de chaque semaine ou de chaque mois, il s’agit de prendre 5 ou 10 minutes pour lister tous les succès qui ont eu lieu. C’est un gros boosteur d’énergie, ça permet de se dire qu’on a fait des choses, des « achievements ». J’ai fait ça en décembre dernier pour mon année. J’avais pris un post-it géant et j’ai écrit tous les kifs de l’année qui venait de s’écouler, pour tout, pro et perso. Ça a été un coup de boost très fort et depuis je crois encore plus à cette faculté de célébrer nos succès et la dynamique que ça impulse en nous.

Merci Charles !  

Pour plus d’informations sur Bloom at Work, c’est par ici : https://www.bloom-at-work.com/fr/

 

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